Entretien avec Soline Morin
Bonjour Soline ! Sanitairement parlant ce serait irresponsable de se voir si on peut l’éviter, ainsi nous te proposons cette interview à distance. Tout d’abord, toutes nos félicitations, tu es la seconde artiste des Trois Têtes ! Qu’est ce qui t’as donné envie de travailler avec nous ?
C’est l’opportunité de se faire éditer, parce qu’en tant qu’étudiant les occasions sont rares et il faut foncer. J’ai plein de projets d’illustration d’univers de narration à développer. C’était pour moi l’occasion de rendre un de ces projets concret, je suis super contente d’avoir été sélectionnée. Et en plus je vous connais super bien – et je vous aime bien haha – donc je savais que ça allait très bien marcher.
Ton livre s’intitule «L’éveil des Chaussettes ». C’est un thème plus que récurant dans ton travail, explique nous de quoi il s’agit.
C’est vrai que j’adore dessiner les Serpents-Chaussettes, qui sont des sortes de lombrics, avec des têtes de chaussettes. C’est le fil conducteur [du livre]. C’est un animal, une bestiole, que j’ai inventé au lycée et que j’ai pas arrêté de dessiner depuis. A chaque fois que je fais un dessin, je les dessine naturellement. J’ai l’impression de mettre des choses symboliques dedans, alors qu’en vrai, de base, c’est juste un Serpent-Chaussette. J’aimerais développer ça, qu’il y ait vraiment une symbolique derrière. J’aimerais en faire plein, ça m’inspire.
Ça donne pleins d’idées de dessin en fait. Des bras qui poussent en Serpent-Chaussettes, où ça peut être ta tête…il s’immisce partout. Ils peuvent onduler comme ça dans l’ombre, dans l’air. Ils sont omniscients. Je sais pas si c’est ça le terme. Mais ils sont partout et c’est ça qui me plaît.
La riso c’est nouveau pour toi ? Qu’est-ce que t’en penses ?
La riso c’est nouveau pour moi, j’en avais jamais fait avant. Et j’avoue que je ne savais pas du tout comment ça marchait. Maintenant, j’ai un peu mieux compris, grâce à Mathilde Nourrisson, notamment, parce qu’elle m’a montré le fonctionnement des différents calques (qui sont pas des calques apparemment mais des pochoirs – enfin pas vraiment des pochoirs, mais bref, t’as compris). En allant à l’Atelier Quintal, j’ai pu voir plein d’illustration et des BD, des fanzines…et je peux vraiment faire pleins de nuances avec très peu de couleurs et c’est ça qui est vraiment cool !
Comment décrirais-tu ta méthode de travail ?
Y’en a pas vraiment. C’est plus des pics d’énergie, où je me dit « putain faut que je fasse ça, ça va être trop bien ». En fait je me mets des coups de pression toute seule et souvent c’est des périodes courtes et après je vais m’arrêter et pendant deux semaines je vais rien foutre. Je fais beaucoup d’un coup et après je gribouille des dessins un peu merdiques dans un carnet pendant des semaines. C’est comme ça que ça marche. Désolée.
Raconte-nous cette première expérience éditoriale.
En effet, c’est ma première expérience éditoriale et je peux dire que je suis très contente parce que ça s’est très bien passé, voilà, c’est un peu un rêve qui se réalise. Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt. Après voilà, c’est une petite maison d’édition, on est entre amis et tout mais, le projet est trop cool. On s’est tous très bien entendus, c’était efficace, y a pas eu d’embrouilles…donc je suis super contente de voir ce projet se réaliser, c’est un rêve de lycéen qui se réalise. C’est très niais ce que je dis.
Tu es une jeune diplômée du DMA Gravure de l’Ecole Estienne. Tu vas exposer à la Galerie Ménil’8 lors de l’exposition collective « Chaos », du 6 au 13 septembre prochain. Tu es super occupée ! Qu’est-ce que tu veux faire ensuite ?
Je vais exposer à la Galerie Ménil, si tout se passe bien, si d’ici là le COVID est plus clément. J’espère que ça va bien se passer et j’aimerais exposer mon diplôme de gravure, que je n’ai jamais pu montrer. C’est un diplôme sur l’eau, qui est en cours de réalisation en ce moment. Je suis en train de le finir.
J’essaie d’occuper mon temps. Surtout cette année qui est une année très chargée. Je rigole. C’est une année de stage, je gère mon temps comme je veux donc c’est beaucoup moins stressant que l’école. Et donc j’ai pu développer mon univers personnel et ça c’est vraiment bien donc je suis contente.
Ce que je vais faire : et bah déjà je n’irais pas à la HEAR puisqu’ils m’ont refusés. Donc là, il reste le dossier de l’ENSAD qui reste à faire, on verra. Mais moi ce que j’aimerais c’est la Sorbonne ! Comme nos amis les Trois Têtes ! (Enfin désolée, pas Asako, mais), mais Asako sera là l’année prochaine aussi, donc. Je vais y aller, en équivalence, en Art Plastique, bien évidement. J’aurais une petit licence et après on verra. Je vais pas me projeter mais j’aimerais continuer à faire nos projets d’édition. Voilà.
Si c’est possible, faire un fanzine avec des amis, tant qu’on est jeunes, autant faire des trucs punk. Continuer à faire de l’illustration, explorer tout le domaine des images imprimées, sérigraphique, risographie, la taille d’épargne. Vivre ma vie d’artiste en fait !
Quels sont les artistes qui t’influencent ? Ceux que tu aimerais partager avec nous tous.
J’ai pas envie d’être cliché et de te sortir les énièmes mangakas. Je sais pas quoi dire. Enfin, si je sais. Mais j’en ai marre c’est trop cliché, je sors toujours des mangakas, là et des réalisateurs d’anime.
Un mot pour la fin ? Une pensée que tu voudrais partager avec le monde ?
Vous m’en demandez beaucoup là. Je sais pas, ça se réfléchis.
Merci beaucoup et excellente continuation à toi !
Les Trois Têtes
